Géraldine Arlet intervient dans la nature et n’en garde que ses photographies comme témoignage. Elle se place, conquérante, au sein d’une jungle urbaine lumineuse et bienveillante. Sa recherche plastique prend corps dans des nus masculins et féminins qu’elle cadre largement. Son langage figuratif est empreint d’une mythologie universelle et familiale. Les postures vives, les muscles bandés des protagonistes indiquent la puissance de la chair qui répond à la structure des arbres noueux ou des rochers saillants. Adam et Eve sont en leur jardin. Le polyptyque s’ouvre sur plusieurs panneaux dont la photographe occupe la figure centrale. Être au cœur de l’œuvre lui permet d’endosser le manteau du Créateur. Ainsi, insensible à la figure patriarcale, elle crée son paradis dans l’instant fugitif d’un déclenchement. Le portrait explore sa relation à soi et à l’autre dans une célébration de la Nature mère. Un paradis terrien.